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À quel temps doit-on écrire un synopsis ? Le présent de l'indicatif est-il obligatoirement de rigueur ?

Absolument ! Votre synopsis, et après votre scénario, doivent être écrits au présent de l'indicatif en respectant la chronologie du récit tel qu'il apparaîtra à l'écran.
Le passé simple et les effets de style empruntés à la littérature sont toujours preuve d'une méconnaissance de la dramaturgie scénaristique et de ses codes. A éviter, donc !

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Je dois écrire une bible pour une série de 52'. Que doit comporter cette bible? Et comment être certain de ne rien oublier ? Merci !

Faites attention. Écrire une bible représente une quantité phénoménale de travail. Aussi, dans un premier temps, avant de passer d'interminables heures à aboutir ce labeur de titan, assurez-vous que votre concept de base (à protéger au préalable) intéresse une production. Ensuite, il convient de signer avec elle et d'être un tant soit peu rémunéré pour vous lancer à la tâche. Et, dans ce cadre-là, la production vous dira très clairement ce qu'elle attend.
Toutefois, pour répondre plus précisément à votre question, une bible comporte, en règle générale :
- Un explicatif détaillé du concept
- Une fiche de chacun des personnages
- Le synopsis (et parfois même le scénario complet) du premier épisode (pilote)
- Le pitch de chacun des dix épisodes suivants afin d'en prouver la récurrence.

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Est-ce qu'un court métrage doit être traité comme un long-métrage (définition de la mission du personnage principal, conflits etc..), en sachant qu'on ne dispose que d'un temps très court ? Est-ce que vous avez un ouvrage ou un lien à me conseiller sur l'écriture des court-métrages au cas où ça existerait bien sûr. Merci d'avance.

Le court-métrage, par définition, ne peut être traité comme un long-métrage : il n'y a pas la place pour le faire.
Aussi, les enjeux des personnages sont-ils généralement réduits à l'essentiel, de façon quasi minimaliste la plupart du temps.
Toutefois, vous pouvez construire, narrativement, votre court en suivant le schéma du long : trois actes - prémisses / développement / conclusion.
À cet endroit, la différence la plus notoire et la plus notable se situera dans le dernier acte.
En effet, là où il convient d'avoir une conclusion pour un long-métrage, le court se soldera souvent par une chute.
Pour ce qui est des ouvrages consacrés au court-métrage, je n'en connais pas. Peut-être devriez-vous vous adresser à la Maison du Film court. Vous y rencontrerez plein de gens très compétents et pointus dans ce domaine.

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Bonjour, j'ai 16 ans, et je suis en train d'écrire un scénario. J'ai lu votre livre qui m'a beaucoup plu, mais je rencontre un tout tout petit problème. Dans votre livre vous dites que quand un personnage fait sa première apparition dans le scénario son nom doit être écrit en majuscule. Dans mon histoire les personnages parlent d'un autre personnage sans qu'il apparaisse. Son nom doit il être écrit en majuscule également ? Merci de m'éclairer à ce sujet.

S'il est important d'écrire le nom d'un personnage en majuscule / gras, lors de sa première apparition, c'est simplement pour signaler au lecteur qu'il est normal qu'il ne sache pas de qui il s'agit et qu'il ne lui est pas nécessaire de tout relire pour le rechercher.
Ainsi, lorsque vous arrivez à la page 75 d'un scénario et que le scénariste vous explique que NORBERT entre dans la pièce, vous savez, grâce au majuscule / gras, que c'est sa première apparition.
S'il est écrit en caractères normaux, c'est que vous l'avez raté, quelque part, dans la lecture. Et, là encore, le majuscule / gras vous sera fort secourable pour le retrouver 20 pages plus tôt.
Pour ce qui vous concerne, lorsqu'un personnage est évoqué sans être présent, vous ne le mettez pas en majuscule / gras. De toute façon, cette évocation se fait par les dialogues et la règle que nous traitons ici ne s'adresse pas aux dialogues.

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Bonjour ! J'écris seul mais j'aimerais beaucoup par la suite travailler en collaboration avec un scénariste professionnel. Où le trouver? Et puis, un scénariste pro accepterait-il de bosser avec un quasi-débutant, sans contrat avec un producteur au préalable ? Merci d'avance !

Votre question est assez complexe, d'autant que je ne puis parler qu'en mon nom. La seule indication que je puis vous donner est que votre demande est très fréquente. Après, tout peut se produire lors d'une rencontre particulièrement fructueuse et amicale avec un scénariste professionnel qui désirerait ensuite travailler avec vous pour x raisons.
Mais, dans l'absolu, sans atomes crochus préalables, cela me paraît peu probable.

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J'aurais voulu savoir si l'écriture du scénario d'un film relatant un évènement historique requerrait une technique particulière ?

Sur un plan purement technique, votre travail sera proche de celui d'une adaptation. Car vous allez "adapter" un fait historique, un peu comme on adapte une nouvelle ou un roman. Concrètement, cela se traduit par une immersion totale dans votre sujet pour en retenir le plus de choses possibles et, dans un second temps, de ne plus vous intéresser qu'à la part filmique et dramatiquement vecteur d'émotion.

Une fois ce tri effectué, vous travaillez votre scénario comme n'importe quelle autre fiction en vous fiant à la dramaturgie et à ses règles.

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Bonjour Monsieur ROTH. Je suis un apprenti scénariste, je viens de suivre une "formation" sur un site canadien, mais je reste encore insatisfait. Ce n'est pas encore ça qui va me donner des idées intéressantes et la force et l'imagination nécessaire pour les développer. J'ai aussi une connaissance livresque qui ne me sert pas à grand chose je pense. Mon gros problème étant : comment développer une idée ? Pourquoi ne donneriez-vous pas, vous aussi, une formation à l'écriture du scénario en ligne ? Cordialement

Je crois, sincèrement, que ni moi, ni qui que ce soit, ni aucune formation ne saura vous apporter des idées. Affirmer le contraire serait absolument honteux, aux limites de l'escroquerie.
Par contre, effectivement, une formation digne de ce nom doit vous permettre, à son terme, de savoir comment développer une idée de façon scénaristique.
Pour ce qui est des cours par correspondance, j'en donne. Pour tout renseignement écrivez-moi à devenezscenariste@gmail.com

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Je viens de lire sur votre site qu'il n'y a pas de limite d'âge pour être scénariste. Vous ne pouvez pas savoir comme je suis content de ce que vous avez écrit. J'ai 62 ans et j'ai envie d'écrire des scénarios depuis toujours, mais je croyais fermement qu'il fallait être "jeune" absolument puisque comme vous le dites il y a une énorme ségrégation dans ce milieu où l'on ne parle que de jeunes et où comme vous le dites tous les concours sont limités à 25-28 ans. Au-delà, vous n'avez aucune chance et n'existez pas. cette société a du mal à évoluer à ce sujet. Merci pour avoir écrit cela, mais j'ai quand même des doutes si je présente un scénario serait-ce de court métrage à un producteur qu'en voyant mon âge, il parte en courant. La même chose pour un long métrage. Il y a un règle dans ce métier qui dit : court métrage entre à peu près 15 et 25 ans disons, et à partir (en gros) de cet âge là vous avez accès au long. Passé déjà 35-40 ans c'est trop tard !

Oubliez vos doutes et écrivez en toute quiétude ! Si, en lisant votre scénario, un producteur se rend compte qu'il tient entre les mains quelque chose qui lui permettra de faire un film qui lui apportera autant financièrement qu'artistiquement, pensez-vous vraiment qu'il regardera votre âge ? Par ailleurs, la plupart des films qui sortent, non destinés aux 15 - 25 ans, sont écrits par des gens plus âgés. A 30 ans on n'a pas la même maturité qu'à 60. Tout le monde le sait et personne ne s'en plaint. C'est ce qui permet à différentes sensibilités de s'exprimer au travers du cinéma. Vous savez, tout n'est pas si pourri que ça dans le monde de l'audiovisuel.

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Bonjour, j'aimerais savoir si pour un premier roman, le déroulement est le même que pour le scénario ? Comment découper les chapitres ? Est-ce que la structure est la même que pour un scénario ? Enfin, en ce qui concerne la protection de l'oeuvre, est-ce le même organisme que pour le scénario ? MERCI de votre réponse

Il n'existe malheureusement pas de réponse précise à votre question car, dans un roman, vous pouvez mettre ce que vous voulez, le structurer comme bon vous semble, entrer dans l'esprit de vos personnages, passer 20 pages à décrire un sentiment ou une odeur, etc.
Vous pouvez également construire votre roman comme un film, le chapitrant en vous fiant à ce que seraient les actes, sous actes ou séquences s'il s'agissait d'un film.
Mais surtout, lâchez-vous, ne vous posez pas toutes ces questions, elles n'ont pas lieu d'être car l'écriture livresque ne connaît pas les contraintes du cinéma.

Enfin, pour la protection d'un roman, il me semble que la SGDL est plus qualifiée que la SACD.
SGDL : Hôtel de Massa - 38, rue du Fbg St-Jacques 75014 Paris

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Bonjour, j'aimerai savoir si une pièce de théâtre s'écrit comme un scénario de long métrage. Quelles sont les différences entre les deux disciplines ? Merci.

La grande différence entre le scénario et la pièce de théâtre se situe au niveau des obligations et possibilités liées au support.
Un scénario, dans l'immense majorité des cas, se doit de prouver une forte adéquation à l'image. À la limite, on pourrait dire qu'un scénario n'est viable en tant que tel que lorsqu'il prouve son incompatibilité avec tout autre support. Ainsi, lorsque le lyrisme littéraire, la métaphore et l'introspection passive servent davantage un propos, le roman ou la nouvelle sont plus adaptées à l'oeuvre que l'écran.
Il en va de même pour le théâtre. Si vous parvenez à une unité de lieu, d'action et de temps, pourquoi vous tourner vers le cinéma ?
Certes, il existe bien des contre-exemples... comme à tout.
Mais se référer à eux s'avérerait dramatiquement dramatique... si je puis m'exprimer ainsi. Ce serait confondre outil cinématographique, dramaturgie de l'écran et "prolongements populaires".
"Le dîner de cons", "La cage aux folles", "A gauche en sortant de l'ascenseur", "Un air de familles" et autres succès théâtraux portés à l'écran ne l'ont été que parce que la pièce d'origine, auréolée d'un immense succès, permettait commercialement de trouver un prolongement cinématographique.
Hors ces exceptions, il faudra toujours prouver le besoin incontestable de l'image.

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Bonjour, Un producteur me demande un synopsis pour une émission télévisuelle genre magazine informatique. Comment dois-je le composer? Merci d'avance

À cet endroit, il convient de porter trois casquettes.
Celles de concepteur, de vendeur et de scénariste.
La première des étapes est de synthétiser votre projet en quelques lignes.
Percutant, habile, opportun, novateur et en phase avec la ligne éditoriale d'une chaîne que vous aurez ciblée... C'est le côté concepteur.
Ensuite, votre rôle sera de prouver, par le détail, que ce qui perlait de votre projet existe concrètement, au-delà des mots et des idées... c'est ce que j'appellerais "l'analyse vendeuse". Le but ici étant de répondre à toutes les questions possibles, avant qu'on ne vous les pose. Selon moi, toute question émise après lecture d'un projet correspond à une faiblesse du dossier.
Scénaristiquement, il faudra disséquer l'émission étape par étape. Décrire par le menu ce que sera, concrètement, ce programme. Étape par étape, tout en les minutant.
Enfin, je vous recommande vivement de prouver la pérennité du projet, c'est à dire sa récurrence, en donnant le schéma global d'une dizaine d'émissions à suivre.

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J'ai commencé un court métrage en DV il y a quelques mois et pour une question de découpage j'ai tout arrêté. Pourriez-vous me donner un conseil pour que je puisse repartir, car je désire faire le découpage sur les lieux de tournage. Je ne crois pas du tout au découpage sur le papier avant. Hors, depuis ce jour, je suis complètement déboussolé, dirons-nous face à ce problème et ne sait par quel bout le prendre. Et pourtant j'aimerais bien reprendre les choses là où elles se sont arrêté. Que puis-je faire pour m'en sortir ? Merci de vos conseils

Le découpage technique est souvent fait avant le tournage pour ce qui est des "intentions" de l'auteur. Mais là, il s'agit surtout de "valeurs" de plans : plutôt un Plan Américain (PA) ou plutôt un Gros plan (GP) ? - et de "perspectives" : plutôt une plongée ou plutôt un trois-quart face ?
Pour les mouvements de caméra (travellings, panoramiques...) il convient souvent d'attendre les repérages pour estimer ce qui sera le plus commode à faire, mais aussi le plus esthétique... surtout pour les extérieurs.
Aussi, mon conseil est d'allier les deux. Être le plus précis possible sur le papier, pour ensuite aller repérer.

Mais il faut savoir que, là non plus, il n'y a pas de règle établie et rigide.

Disons que c'est un fonctionnement qui... fonctionne.

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Selon vous, si le scénario est bon, le spectateur doit :
- se poser la question "que va-t-il se passer ?"
ou
- être certain de ce qui va se passer ensuite... mais la suite lui donnera tord !


Au terme de chaque séquence, le spectateur doit attendre la suite. Donc se demander ce qu'il va se passer.

Pour la fin du film, et quel qu'en soit le genre, le spectateur qui la devine à l'avance se dira que "c'était banal, couru d'avance, téléphoné". C'est donc à cet endroit qu'il faut le surprendre.

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Pouvez-vous me donner les éléments que doit impérativement contenir un traitement ? Et bien sur ce qu'il ne faut surtout pas y mettre...

Le traitement est la version la plus élaborée du scénario avant la continuité dialoguée et le séquencier (qui lui est un peu à part).
Il doit donc narrer toute l'histoire, de façon chronologique, sur 30 à 40 pages.

Cela implique la rédaction factuelle de toutes les séquences (hors étiquettes du genre "petite séquence qui montre la voiture du personnage sur son parcours").

Vous y trouvez donc tous les personnages avec leurs intrigues principales et secondaires.

Par contre, vous n'avez pas droit au dialogue !
Servez-vous plutôt du discours indirect : "il hurle que"... "elle affirme avoir fait"... "elle susurre être"... "il prétend comprendre"...

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J'ai une idée de scénario (si, si !) : quelles sont les questions à se poser pour savoir si elle conviendra plus à un long métrage qu'à un court ?

Généralement, la question ne se pose pas, tant la réponse s'impose.
Si vous avez un doute, c'est que vous avez entre les mains ou en tête un récit trop long pour un court, ou trop court pour un long. Dans les deux cas, techniquement et artistiquement il est toujours possible d'étoffer ou de réduire.
Aussi, la véritable question à se poser concerne l'intérêt potentiel de l'oeuvre face au public et, par conséquent, face au producteur.
Votre sujet est-il assez fédérateur - sans être forcément consensuel, il ne faut pas confondre les deux - pour pouvoir prétendre au long métrage ?
De la réponse à cette question doit dépendre votre décision.

Lors de l'écriture d'un scénario, on ne connaît pas les lieux de tournage. Par conséquent comment, dans un dialogue, donner un rendez-vous dans un bar en le nommant. Peu importe si le bar s'appelle "Cocktail Paradise" ou "Chez Lucien" ? D'avance merci pour votre réponse.

Ne vous embêtez pas avec ça. Inventez des noms, c'est même préférable. Sauf s'il s'agit de lieux "labellisés" comme le "Maxim's", "le restaurant de la Tour Eiffel" ou la "Coupole".

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Quel est le prix moyen actuel du scénario d'un épisode de série télévisée américaine (50') ? En considérant qu'il s'agit d'une série qui compte déjà trois saisons et que le scénariste est débutant. Quel "prix" peut-on espérer en demander, si notre scénario intéresse le producteur ?

Les Américains ne fonctionnent pas comme nous. Il faut savoir que leurs séries s'écrivent le plus souvent en pools d'auteurs particulièrement hermétiques. Si vous n'avez pas encore écrit d'épisode pour votre série préférée, je vous conseillerais presque de ne pas y perdre votre temps. Dans le cas inverse, pensez à bien faire protéger votre oeuvre et envoyez-la en croisant vos doigts très forts.
Tout peut arriver, surtout si vous êtes réellement dans le ton de la série, mais je doute que l'on vous achète ainsi un épisode.

Par ailleurs, que ce soit aux USA où partout ailleurs, n'envoyez pas éternellement vos idées, même si on vous le demande, sans signer de contrat préalable.

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Bonjour Jean-Marie, Je suis face à un problème bien particulier avec mon scénario de court métrage (29 pages): je bloque complètement et je ne sais plus comment m'en dépatouiller. Il y a eu trop de versions et j'en suis à la 19ième (trop de réécritures). D'abord, il y a 2 ans j'ai écris le scénario puis je l'ai présenté à la comédienne pressentie pour le rôle. Erreur fatale car elle est aussi metteur en scène de théâtre et je me suis laissé embarqué dans d'innombrables réécritures (qui me semblaient d'ailleurs justifiées). Plusieurs mois plus tard, je présente le scénario (considéré par moi et la comédienne comme achevé) à la Maison du Film Court, et là, nouvelle catastrophe : la personne chargée de lire les scénarios m'annonce que rien ne va, que le scénario est bcp trop long et trop riche en trucages, et surtout qu'il aborde 2 idées et que je dois me recentrer sur l'essentiel. Me voila donc parti dans une réécriture complètement différente et je passe en 1er "comité de lecture" ! qui me fait à nouveau réécrire ma réécriture. Je passe en 2ième comité de lecture et on me dit que mon scénario n'est pas assez riche, ambitieux (alors que j'ai supprimé des scènes car le lecteur de la Maison du Film Court me disait que ça coûterait trop cher !!! Bref, non seulement je ne comprend plus rien à ce qu'on me demande (les lecteurs du comité de lecture me disent exactement l'inverse de la Maison du Film Court alors que Mathieu Amalric a poussé un coup de gueule au dernier festival de Clermond-Ferrand, reprochant une certaine uniformité des courts), faudrait savoir ! Mais en plus, tout cela a contribué à m'éloigner de l'écriture de mon scénario car je ne sais plus quoi faire. D'après le lecteur de la Maison du Film Court, l'erreur à éviter serait de passer à un autre scénario, trahissant du même coup une faiblesse. Il pense que je traverse simplement un passage à vide. Mais comment voulez-vous que je m'y retrouve avec 19 réécritures différentes qui m'ont complètement épuisé ? Merci de m'apporter quelques éléments de réponses si vous pouvez,
Cordialement, Philippe Frayssinet. PS : pardon d'avoir été si long.


Votre problème est symptomatique du fait que même s'il existe nombre de gens de bonne volonté, il n'y a pas de règle absolue dans le monde du cinéma. Et heureusement !

Souvent, ce que je conseille à des auteurs comme vous, en plein désarroi face à trop de critiques et conseils disparates, est de se retourner vers eux-mêmes.

Finalement, qu'avez-vous envie d'écrire ? Qu'est-ce qui vous semble juste dans ce qui vous a été dit ? A quoi voulez-vous aboutir ?
Les conseillers ou conseilleurs ont parfaitement joué leur rôle et ceux de la Maison du film court sont parfaitement compétents.
À mon sens, vous venez de passer un cap : celui des conseils. Faites maintenant la synthèse de tout cela, réécrivez votre scénario en fonction de vos envies, de ce qui vous a semblé juste, et passez à l'étape suivante... celle de l'envoi aux producteurs.

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Bonjour Jean-Marie, Je voudrais savoir de quelle manière il faut proposer son scénario à des producteurs. A la fin de votre livre se trouvent plusieurs adresses des principales maisons de productions, mais doit-on préciser quelque chose sur l'enveloppe ? Une mention telle que : "Service Acquisitions", ou.....quelque chose d'approchant ? Ou bien peut-on simplement glisser notre scénario et nos coordonnées dans une enveloppe timbrée avec l'adresse de la maison de productions. En bref, y a-t-il certains usages à respecter quant à l'approche des producteurs ? D'avance merci et bonne continuation dans tout vos projets.

L'idéal, lorsqu'on a un scénario à proposer, est de se limiter à quelques envois ciblés. Quelles productions (repérées sur des génériques ciné ou TV) vous semblent pourvoir être intéressées par votre oeuvre ?
Ensuite, passez un simple coup de fil pour savoir à qui ou à quel service vous adresser.
Ainsi, vous ne commettrez aucune erreur et serez certain que votre scénario arrivera en bonnes mains.

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Bonjour, Il y a maintenant trois mois et demi, un producteur m'avait contacté au sujet d'un de mes scénarios. Malgré son intérêt, je n'ai plus de nouvelles depuis ce 1er contact. D'après vous : devrais-je le rappeler ? (Dans le passé, j'avais choisi cette solution en m'attirant les foudres du producteur) Ou bien, devrais-je choisir la prudence et attendre encore un peu ? Merci pour votre réponse.

Ce dont les producteurs ont fort légitimement horreur, ce sont les appels à répétitions d'auteurs ayant envoyé un scénario. Sincèrement, les scénaristes sont parfois insupportables.
Ce faisant, après trois mois et demi, vous êtes bien loin du harcèlement. Vous pouvez les appeler sans crainte !
Je profite de votre question pour conseiller aux auteurs de se mettre parfois à la place des producteurs et de ne pas les appeler tous les deux jours.
Mais dans votre cas, allez-y !

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Je suis entrain d'écrire un scénario où il y a beaucoup d'action et de suspense. Dois-je décrire les détails des scènes de carambolages et de fusillades? MERCI !

Pour tout ce qui est action, ne décrivez que ce qui sert à retranscrire la tension des séquences. Tenez-vous en aux éléments essentiels, ceux qui vont permettre de faire varier ou inverser les rapports de force. Le reste sera lourd et ennuyeux à lire.

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Monsieur Roth, c'est quoi le cinéma d'auteurs ?

En une phrase, vous avez résumé un dilemme fondamental du cinéma français.
Ma réponse ne concerne que moi et, je le sais, n'est pas partagée de tous. Loin s'en faut !
Or donc, selon moi, tout cinéma, tout film ou téléfilm procède à l'origine du remplissage de pages blanches. Donc de création. Donc d'auteur(s) qui se sont pris la tête pour pondre un scénario... Eh oui, tout scénario se pond par la tête !
Ensuite, qu'il s'agisse d'oeuvres ou non... les critères varient souvent.
À titre d'exemple, je voudrais citer le cas du Fabuleux destin d'Amélie Poulain.
À sa sortie, il s'agissait pour tous d'un véritable film d'auteur. Puis, plus le succès fut au rendez-vous, plus ce film fut traité et maltraité, se voyant finalement affublé de l'étiquette de "film commercial".
Mais tout film est commercial ! À partir du moment où un producteur veut rentrer dans ses frais, à partir du moment où vous payez votre place de cinéma, le film est commercial. Et si tout film est - selon-moi - à la fois d'auteur et à la fois commercial, c'est que le cinéma a pour vocation d'allier création et commerce.
Mais cela n'engage que moi.

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Bonjour Un grand, grand merci pour votre disponibilité et votre attention pour répondre à toutes nos questions ! Voici la mienne. Vous dites, en réponse à l'une des questions, que tant que l'histoire n'est pas construite, tant qu'on n'a pas les séquences de A à Z, il ne faut rien écrire, ou se contenter de petites notes à l'occasion. Je comprends qu'envisager dialogues et détails de scènes serait mal venu avant d'avoir "bétonné" la structure de l'histoire, mais mettre en place une structure intéressante me parait suffisamment complexe pour exiger un gros travail sur le papier. Alors pourquoi cette quasi-absence de travail à l'écrit avant d'avoir toute la structure ? (est-ce pour ne pas "figer" un travail en cours d'élaboration, qui ne demande qu'à évoluer pour être amélioré...?) Merci infiniment !

En fait, vous posez la question tout en donnant la réponse.
Je répète à l'envi cette fabuleuse phrase de Corneille : "Ma pièce est terminée, je n'ai plus qu'à l'écrire".
C'est tout mon message. De ne pas structurer, de ne pas savoir ce que l'on va dire avant d'écrire, mène trop souvent à l'échec, et souvent par découragement.
Rien ne vous empêche de "narrer" sur le papier, même de dialoguer à l'avance, mais il faut bien comprendre que cette attitude est une attitude "béquille". Quelque chose qui vous rassure peut-être mais qui ne sert qu'à camoufler sans y palier votre difficulté à passer à la suite.
Avant de raconter quelque chose, il faut savoir ce que l'on va raconter. Après, tout devient vraiment plus simple et plus juste. Et, comme vous les dites fort justement, tant que rien n'est figé, tout reste malléable.

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Je travaille sur une adaptation. Mon personnage principal a perdu sa mère longtemps avant le début du film, elle avait cinq ou dix ans, elle en a vingt dans le film. Cette absence de la mère, je voudrais la rendre plus insistante, sans pour autant lui donner d'explication (mort tragique, maladie) Suis-je obligée de justifier la disparition de cette femme ou puis-je laisser planer son absence qui devra être à peine consciente chez le spectateur mais évidemment joue un rôle dans la personnalité de mon héroïne qui va lutter contre son environnement, particulièrement son père ? Je ne sais pas si ma question est très claire ? Dans le roman, la mère n'existe pas, elle est morte c'est tout. Merci de votre attention, à bientôt de vous lire

À ce niveau, il s'agit d'une question de choix, d'option dramatique.
L'énoncé même de votre question me pousserait à dire qu'il serait préférable de ne pas faire de mystère autour de la mort de la mère. Si elle joue un rôle dans la personnalité de votre héros, il conviendrait de savoir si c'est uniquement la disparition qui créé traumatisme, ou également la façon (violente ?) dont la mère est morte.

Quoi qu'il en soi, si cette mort devient récurrente dans le propos, l'idéal serait d'être claire à ce sujet, sans quoi le spectateur s'attendra à une révélation finale.

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Je cogite sur un premier scénario qui comme vous allez le voir, n'est pas sans embûche :
1. il a un évènement historique pour toile de fond,
2. qui se déroule durant la seconde guerre mondiale,
3. dont les héros parlent anglais et/ou russe mais pas un mot de français.
Certes, il serait plus sage que j'abandonne de suite. Cependant, au cas malheureux où je persisterais sur cette pente savonneuse, j'aurais voulu savoir dans quelle langue devrait être rédigé mon scénario???? D'avance merci.


Dans ce que vous m'en dites, je ne vois aucune raison a priori d'abandonner le projet.
Pour ce qui est du langage à employer, ne vous en faites surtout pas : le cinéma est ampli de codes. L'un d'eux consiste à admettre que tout le monde parle la même langue. Souvent, l'accent permet alors d'identifier la nationalité.

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Est-il possible de dénoncer un contrat d'option et de reprendre ses droits si le producteur n'a pas versé la totalité de l'option due à la signature 1 an plus tard ? Et si oui quelle est la procédure ? Merci d'avance.

Je ne m'aventurerai jamais sur un terrain purement juridique. Ce n'est pas mon domaine. Par contre, entrez en contact direct avec Séquence 7. Leurs juristes sauront vous répondre.

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Bonjour, comme tous, je tiens à souligner qu'il est génial de pouvoir compter sur des gens compétents pour répondre à nos questions souvent sans réponses même dans les école. Pour ma part, je termine une certificat en scénarisation au Québec (1 an de cours). Bien que la matière acquise est intéressante, il manque, je crois, l'essentiel, c'est à dire la réécriture. Je voudrais donc savoir, après une première rédaction d'un long-métrage, quelle étape devrais-je suivre avant de m'attaquer à une réécriture en tenant compte du fait que je n'ai pas accès à un producteur ni à un script doctor. Est-il possible de mettre la main sur quelques grilles d'analyses afin de m'aider dans ma démarche ? Et puis à combien de personne suggérez-vous de faire lire un scénario afin d'avoir des commentaires ? D'avance merci pour votre disponibilité !

Tout d'abord, merci pour vos compliments qui me vont droit au coeur.

Pour réellement avancer dans votre projet, pour en être sûr avant de l'envoyer à un producteur, je ne vois malheureusement d'autre solution que de faire appel à un professionnel qui analysera votre travail. Chacun a sa propre grille de lecture, mais celles-ci sont souvent plus complexes qu'un simple calligramme composé de cases à remplir.

Pour ce qui est des lectures, vous pouvez proposer votre oeuvre à autant de "non professionnels" que vous le désirez, mais à condition de ne jamais les écouter lorsqu'ils vous disent "à ta place, j'aurais fait ceci ou cela". Ils ne sont pas à votre place et ne connaissent rien aux contraintes de la dramaturgie scénaristique. Par contre, écoutez-les attentivement lorsqu'ils vous disent qu'ils n'ont rien compris à telle ou telle séquence, ou qu'ils ont décelé telle ou telle contradiction.

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Bonjour, Je suis du Québec et je voudrais savoir s'il est possible de présenter un scénario de long-métrage à une maison de production française ou bien ne prennent-ils que des scénarios du pays ?

Dans l'absolu, rien ne vous empêche d'envoyer votre scénario en France. D'autant que la nationalité d'un film ne dépend jamais de ses auteurs mais de sa production. Vous seriez simplement l'auteur d'un film français.

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Bonjour. Tout d'abord merci du temps que vous consacrez à répondre à diverses questions. Pourriez vous me renseigner sur ce que doit comporter un "pitch", dot-il être accompagné d'une lettre d'intention... Merci

Un pitch ne doit être accompagné de rien... car ne doit surtout pas être envoyé !
Un pitch est bien trop court, à la fois pour être protégeable, et à la fois pour provoquer une décision positive - surtout s'il est issu d'un auteur non connu.

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Bonjour, Nous sommes deux à vouloir nous investir dans l'écriture de scénarios. Les questions que nous nous posons sont :
* Comment cela se passe-t-il avec les producteurs quand il s'agit de vendre un scénario co-écrit ?
* Faut-il créer une société afin de ne présenter qu'un seul "visage" aux producteurs ?
* Le dépot des droits sur un scénario peut-il se faire au nom de plusieurs auteurs ?
* Finalement, les problématiques sur le scénario sont presque toujours abordées en partant du principe qu'il n'y a qu'une seule personne scénariste et non pas un groupe scénariste. Nous essayons de trouver tout ce qu'implique l'écriture à plusieurs au niveau administratif, légal ou commercial -pas au niveau créativité. Pouvez-vous nous éclairer ?
En attendant je vous remercie pour la passion que vous communiquez ici, ainsi que ce soucis de toujours préserver l'optimisme et l'enthousiasme de ceux qui vous écrivent, Amitiés,


Vos questions incluent dans leur formulation des hypothèses erronées.
Les producteurs ont l'habitude de travailler avec des co-auteurs, cela devient même de plus en plus fréquent. Inutile, donc, de créer quelque société que ce soit. Protégez votre scénario à vos deux noms, envoyez-le à vos deux noms et ne vous en faites surtout pas à ce sujet. Enfin, en cas de vente du scénario... n'oubliez pas d'ouvrir le champagne à nos trois noms !

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Cher Jean-Marie Roth, Dans un scénario comment indiquer les dialogue d'une radio ?

Le plus simplement du monde, comme tout autre son, mais en indiquant "radio (off) " lorsqu'elle n'est pas à l'image.

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Est-il possible qu'un producteur célèbre comme Claude Berri ou Dominique Farrugia accepte d'acheter le scénario d'un scénariste totalement débutant ?

Si votre scénario est convaincant, oui. Nul producteur, célèbre ou non, ne refusera un scénario qu'il juge intéressant, rentable et en ligne directe avec ce qu'il aime et sait faire.

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Cher Jean-Marie, tout d'abord je vous remercie de votre gentillesse et de répondre à la plupart des questions posées. Voici la mienne: Combien de chance a un scénariste amateur de vendre son scénario à un producteur ?

Dans ce domaine, il est impossible de raisonner de cette façon. Les chances sont les mêmes (ou presque) pour tout auteur d'un scénario réellement viable. Personnellement, je ne crois pas beaucoup aux bons projets éternellement refusés. Par contre, beaucoup d'auteurs sont persuadés d'être des génies incompris, alors qu'ils ne sont géniaux que pour eux-mêmes et leur entourage.

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J'ai une idée de scénario, une comédie, qui implique qu'une personnalité du domaine de la chanson joue son propre rôle. Dois-je lui envoyer le scénario à elle d'abord (afin de savoir si elle est prête à jouer le rôle) ou bien aux producteurs ou aux réalisateurs ?

Il est peu probable qu'une personnalité de la chanson lise un scénario ne provenant pas d'un producteur. L'idéal est donc de suivre la voie naturelle, celle des productions qui, le cas échéant, sauront convaincre l'idole.

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Un producteur de TV me tél pour me demander une "option gratuite" de 6 mois sur une idée de série que je lui avais communiquée. Il me fait cette proposition après lui avoir dit que je n'ai pas d'agent et que je n'ai jamais travaillé sur une série qui soit passé à la TV. J'ai la sensation de me faire avoir mais de ne pas pouvoir faire autrement sinon compter sur son honnêteté... Qu'en pensez-vous ?

Dans ce métier, les options gratuites sont à honnir. Je m'en voudrais de vous faire perdre une affaire, mais il est évident qu'il est du devoir du producteur de vous rémunérer pour le fait d'avoir une option sur votre projet.

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Je souhaiterai connaître le délais de réponse des productions en général, après l'envoi d'un scénario (continuité dialoguée+ synopsis+ note d'intention). Je veux dire que si un scénario est bon, répondent-ils très rapidement? Et y a-t-il un entretien où il faille convaincre ou non ? Merci à vous, Cordialement,

Soyez certaine que si vous avez une réponse au bout de deux jours, il y a de fortes chances qu'elle soit négative. Par contre, passé deux mois, les chances de succès s'amoindrissent dangereusement.

Pour ce qui est d'un entretien, il ne sera pas équivalent à celui d'une proposition d'emploi. Il s'agira plutôt de discuter de votre travail. Si vous en arrivez là, c'est très bon signe.

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Bonjour. Je travaille sur mon premier scénario (original non?)et je bloque un peu sur la notion de temps/ d'ellipse. Ainsi si je veux montrer le début et la fin d'un cours comment enchaîner les scènes ? J'ai repéré plusieurs solutions chez les autres:
- le plan de coupe (genre une mobylette traverse la rue devant l'école) mais alors dois-je la noter dans le scénario?
- L'alternance avec une intrigue parallèle mais n'est ce pas une méthode un peu dangereuse , m'obligeant a développer indéfiniment une intrigue qui ne le mérite pas ?
Avez vous d'autres méthodes ou connaissez vous un endroit ou je pourrais travailler cette notion (livre, site...) Merci d'avance.


Sincèrement, cette problématique est sans grande importance.
Le plan de coupe est maladroit s'il est gratuit.
Pour ce qui est de l'intrigue secondaire, il serait aberrant d'en créer une juste pour résoudre ce problème... qui n'en est pas un.
Mon conseil serait éventuellement de varier les lieux.
Débutez par l'entrée en classe, depuis le couloir... pour la faire suivre par la fin du cours, depuis la salle de classe.
En d'autres termes, faites simple !

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Bonjour Jean-Marie, Tout d'abord, merci pour vos précieux conseils. J'écris une série télé que je veux présenter à plusieurs producteurs. Existe-t-il une liste ou un annuaire des maisons de productions télé ? Dans les maisons de productions, est-il plus efficace de s'adresser au producteur "chef" ou y a-t-il d'autres personnes qui peuvent être séduites par une série et prendre une décision ? Merci infinimment pour votre aide.

Il existe divers annuaires de producteurs (souvent chers) mais le plus simple est de les repérer sur les génériques de séries TV. Ensuite, appelez ces maisons de prod. et demandez à qui adresser votre projet.

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Cher Jean-Marie, L'héroïne de mon scénario est ( entre autres ) confrontée à sa soeur jumelle (c'est risqué, j'en conviens, mais bon...). Or, une scène du climax est construite de manière à ce que le spectateur qui a eu tout loisir de les différencier auparavant, ne puisse plus savoir laquelle des deux soeurs il voit à l'écran. Au niveau de l'écriture, dois-je faire vivre ce même questionnement au lecteur ( par exemple en appelant mon personnage "une des jumelle" tant que son identité n'est pas clarifiée dans la scène ), ou dois-je continuer à la nommer comme elle l'a été jusque là, et "priver" le lecteur de l'émotion que je souhaite proposer au spectateur? Merci de vote disponibilité sur cette FAQ, toujours très riche d'enseignements.

Il s'agit d'une excellente question qui divise les scénaristes et théoriciens du scénario. Aussi, ne vais-je vous donner que ma propre opinion. Selon moi, le lecteur ne peut juger de l'oeuvre en toute "connaissance de rendu" que s'il est réellement placé dans la peau du spectateur. C'est à dire avec le même niveau de connaissance que lui. Mon conseil serait donc d'écrire "une des jumelles" plutôt que de les nommer.

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J'ai lu votre excellent livre qui m'a fait reconsidérer avec plus de sérieux et d'intérêt l'écriture de scénario. Sur les quelques pages consacrées au court métrage, vous en indiquez les limites ; limites qui me posent quelques problèmes. J'écris actuellement un scénario de court métrage qui peu à peu s'est étoffé en travaillant les personnages, sans pour autant que le déroulement de l'histoire n'en soit plus complexe.
J'hésite entre deux solutions :
* Soit allonger la durée, en apportant de nouveaux ingrédients pour mieux traduire la richesse supposée de mes personnages ; mais ces ingrédients me paraissent "forcés" et superfétatoires pour la compréhension de l'histoire et de sa théorie.
* Soit conserver une histoire plus simple, et donc plus courte, mais au détriment de l'exposition de mes personnages ; je crains qu'ils n'aient plus alors la densité requise pour qu'on s'explique leur évolution au fil de cette histoire.
Quels peuvent être les critères qui pourraient incliner la balance côté court ou côté long métrage ? Est-ce qu'un partitionnement grossier pourrait être : dans un court métrage les événements priment sur les personnages ; dans le long, l'évolution des personnages est l'essentiel du film ?
Merci pour votre avisé avis !


Tout ce qui est forcé est obligatoirement à honnir. Le passage d'un court au long métrage ne se traduit pas par un étirement des séquences, mais par de nouveaux apports dramatiques.

Une séquence "expliquant" ou "nourrissant" le personnage n'a de raison d'être que s'il elle s'inscrit dans la logique dramatique du récit. En d'autres termes, un personnage n'existe pas par la simple démonstration de ce qu'il est censé être, mais par ce qu'il révèle de lui dans son vécu factuel. Cette notion est également juste qu'il s'agisse de court ou de long métrage.
Alors, court ou long ?
Je ne connais pas votre travail mais, en règle générale, il s'avère que toute hésitation entre court et long veut qu'on aille vers le court. En effet, le choix du long métrage, pour être juste, doit s'imposer de lui-même.

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Bonjour, Peut-on se fier aux annonces des sociétés de production à la recherche de projets de courts-métrages ? Merci.

Il m'est impossible de répondre objectivement à cette question. La seule chose que je puis vous dire avec certitude, est qu'il vaut mieux "envoyer son scénario au charbon" que de le garder dans son tiroir.
Mais uniquement après l'avoir protégé.

C'est la règle d'or !

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Un scénario écrit à partir du texte d'une chanson donne-t-il lieu à un achat de droits de la chanson, comme c'est le cas avec un scénario écrit à partir d'une oeuvre littéraire ? Jusqu'à quel point l'inspiration du scénario par la chanson est-elle dite "libre" ?

"Requiem pour un fou", de Johnny Hallyday, est une libre adaptation du climax final du film "Le jour se lève" de Marcel Carné... avec cependant une différence dans le contenu. Ce n'est pas l'amant qui est tué mais l'aimée.
Dans le cas inverse, qui est le vôtre, adapter une chanson, c'est renégocier une histoire courte, lui donner une autre vision, une autre vie.
Or donc, il me semble que de mettre en scénario une chanson ne devrait pas poser de problème... surtout si vous faites de 3 mn un développement en 90 mn.
Pour des infos plus certaines et plus pertinentes, n'hésitez pas à contacter les conseillers juridiques de l'UGS.

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Bonjour Jean-Marie, Quel bonheur que de vous avoir tout chaud au bout de la ligne. Je travaille sur un long métrage que je ne veux pas réaliser parce que je ne sais pas réaliser ! Dois-je me contenter de décrire ce que l'on voit, en induisant l'espace, le climat, etc. ou dois-je suivre le précepte : le scénario, c'est le film ? J'ai acheté un chronomètre pour mesurer mes séquences dialoguées, mais faisant cela, je prends la caméra, non ? Merci de votre réponse, bien cordialement

La seule et unique règle en matière de scénario est de décrire l'action en y ajoutant les dialogues. C'est tout ! C'est beaucoup ! Et ce n'est rien d'autre !

Toute référence à la caméra est à proscrire !

C'est en oubliant les plans que vous penserez le mieux à l'action. A ce qu'il se passe et à ce qu'il se dit !
Le métier de scénariste se situe à ces endroits précis et à nul autre.

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Bonjour, Existe-t-il un délai moyen qui sépare le 1er contact avec un producteur et le 1er entretien avec celui-ci ? (Sachant que c'est le producteur qui a contacté le scénariste)

Tout dépend des affirmations du producteur lors du premier contact.
Malheureusement, au risque de vous décevoir, un producteur n'oublie jamais un auteur avec qui il veut vraiment travailler.
En ce sens, vous ne risquez rien à le rappeler pour savoir plus exactement où il en est face à votre projet.

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Je suis moi-même auteur technicien professionnel dans le monde audiovisuel, mais scénariste amateur (dans ce domaine là, je suis autodidacte, n'ayant qu'une connaissance livresque). Je travaille depuis peu sur le scénario d'un film de genre... un film de science fiction. Pensez-vous qu'il soit réaliste qu'un tel film puisse être réalisé et produit en France, sachant que je travaille actuellement sur ma " crédibilité " dans ce domaine là (écriture d'un roman de SF, préparation d'un documentaire pour la TV, développement d'un site web sur le sujet, etc) ou est-ce totalement utopique de ma part de penser que cela suffira à convaincre de ma crédibilité et de la faisabilité de ce projet ?

La science fiction, pour une raison n'étant pas du fait des producteurs mais du public, exige trop souvent le label américain... C'est pourquoi Luc Besson a fait produire "Le cinquième élément" aux États-Unis.
Ce faisant, rien n'interdit de croire que cet état de fait puisse changer.
Mais nous n'en sommes malheureusement pas encore là.

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Je suis intermittente du spectacle dans la production audiovisuelle et souhaiterais changer de cap pour apprendre l'écriture de scénario. Je cherche une formation sérieuse, le site de l'afdas en propose de nombreuses mais laquelle choisir ? Pouvez vous me guider dans mon choix ? J'hésite entre Louis Lumière, les Gobelins, le CEFPF et même d'autres. Difficile de savoir si les formations dispensées sont de qualité, elles le semblent toutes... j'ai la tête qui tourne.
merci pour votre réponse.


A mon sens, il existe deux ou trois formations particulièrement bonnes en France. Celle du CEEA - objectivement la meilleure et la plus complète (mais avec un concours d'entrée assez costaud). Celle du CEFPF, mais devant être prise en charge car très onéreuse. Puis enfin, celle de La Scène sur Saône, ouverte à tous, très complète, peu chère, mais exigeant une présence de deux samedis par mois à Lyon durant un an 04 78 42 86 86.
Suis-je objectif ? Sur la qualité, oui... Enseignant dans ces trois formations, je les juge forcément bonnes.
Mais il en reste d'autres que je me refuse à juger a priori.

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Bonjour, J'ai écrit un scénario et avec un dessinateur nous avons le projet de présenter une BD à un éditeur. Si vous avons la chance d'être édité, comment doit se passer la rémunération de l'un et de l'autre ? Est ce l'éditeur qui fixe le montant des rémunérations ? Merci de nous répondre car nous sommes vraiment novices.

Dans tous domaines, quels qu'ils soient, les rémunérations sont à définir entre les auteurs. Ne demandez pas à votre éditeur de trancher. Ce n'est pas son rôle. Par contre, sachez que comme dans tout métier, il existe des habitudes, des façons de faire, de partager le cas échéant... Dans ce cadre, si vous ne tombez pas d'accord entre vous, l'idéal serait alors, effectivement, de vous renseigner directement auprès de votre éditeur... Mais il reste toujours préférable d'être en accord au préalable.

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Bonjour, D'après vous, est-on à la recherche en France de scénarios pour les films pour enfants (animation ou autres) ou les réalisateurs écrivent-ils eux-mêmes dans ce domaine ? Merci pour votre avis éclairé.

Absolument ! Les films d'animation sont en pleine expansion, notamment au niveau télévisuel, puisque les enfants sont de grands, d'immenses consommateurs de programmes et de publicités.
En animation, il n'y a pas à proprement parler de réalisateur et moins encore de metteur en scène. Le travail est par conséquent partagé entre les scénaristes et les animateurs.

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Bonjour, Je suis en train de co-écrire le scénario d'une fiction. En dehors du CNC existe-t-il d'autres organismes qui proposent des aides à l'écriture sachant que c'est la première fiction que j'écris ? Merci Cordialement Alyse

A mon sens, vous ne vous posez pas les bonnes questions.
Votre interlocuteur principal n'est ni le CNC, ni un quelconque organisme, mais un producteur.
Lorsque vous aurez achevé votre oeuvre, envoyez-la directement aux productions. Après, s'ils sont intéressés, s'ils croient en votre projet, ils feront toutes les démarches utiles à la réalisation de votre film..

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Bonjour Jean-Marie. je suis actuellement dans une école de cinéma, section réalisation et mon cursus comprend des cours de scénario. J'ai déjà lu votre livre et quelques autres de certains de vos confrères. Or dans les cours que dispensent mon école, j'ai découvert quelque chose qui me paraît étrange. Notre professeur insiste pour que à la lecture de nos scénario on puisse voir exactement le découpage technique, grâce à notre manière de décrire action, lieu et autre réactions des personnages.. Il ne me semble pas avoir lu cela dans les livres.. Cela me parait même un peu extrême.. Qu'en pensez-vous ? Comment faut-il vraiment rédiger les descriptions ? D'avance merci.

Toutes vos descriptions doivent oublier la caméra. Parfois, elles peuvent induire des plans, mais jamais ne les mentionner.
Votre professeur, certainement, doit vous inciter à écrire de façon visuelle, ce qui est juste, mais sans aucune référence aux plans.

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Tout d'abord je tiens à vous remercier pour tout le temps passé à répondre à nos questions. Chaque fois que je veux décrire une scène ou un dialogue je me réfère aux questions de tous et toutes et suis émerveillé de la précision de vos réponses. Voici donc ma question, lorsque l'on décrit un lieu, est-il dangereux de rentrer dans les détails ? Vous dites souvent qu'il ne faut pas confondre l'écriture d'un scénario avec celui d'un roman, est-ce le piège à éviter lorsque l'on décrit un espace ? Encore un grand merci. Si le cinéma manque de scénaristes on ne peut pas dire que ce soit par manque de connaissance du domaine, grâce à vous.

Merci mille fois pour toutes ces gentillesses. Elles justifient à elles seules ma participation au site de l'UGS.
Pour ce qui est des descriptions, tant des espaces que des personnages, il faut vous en tenir à ce qui sert réellement votre récit.
Ainsi, de décrire le papier peint n'est utile que s'il donne une dimension réelle à l'ambiance ou s'il a possède une réalité scénaristique.
Pour le reste, faites confiance aux décorateurs et ne leur compliquez pas le travail.

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Bonjour, Que pensez de sites tels que "TalentScout" qui me semblent faire miroiter bien peu de choses au demeurant, mais moyennant finance ?

A titre personnel, je ne crois guère aux sites payants. Le cinéma, et sa part scénaristique en l'occurrence, sont un véritable bien fait pour qui veut s'enrichir avec le rêve des autres.
Je ne mets pas ici en cause le site que vous citez, car ne le connaissant pas. Mon unique propos est de vous mettre en garde face aux innombrables leurres qu'offrent ce rêve.
TalentScout est peut-être la panacée à vos problèmes et la réponse à vos demandes. Mais n'hésitez pas à prendre tous les renseignements nécessaires avant de verser le moindre centime.
Le cite de l'UGS est totalement gratuit, j'y travaille de façon bénévole... d'où ma méfiance quant à ceux qui demandent rémunération. Mais tout dépend de ce qu'ils proposent objectivement.

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Pensez-vous que la réalisation de long-métrage exige nécessairement un passage par le court (je pense aux nombreux exemples d'acteurs étant passé à la réalisation sans cette initiation) ?

Ne vous méprenez pas. Les acteurs passant à la réalisation sont tous des cadors de l'écran. Des stars. Des habitués des tournages, donc. Pour quelqu'un de moins connu, et plus encore pour un novice, le passage par le court métrage est indispensable. C'est la meilleure des écoles en matière de réalisation !
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